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Amitiés
Ce qui est beau, c'est un visage
Ce qui est beau, c'est l'amitié
Une robe qui s'en va un peu plus loin et volage
Laisse autour d'elle les oiseaux gazouiller.
C qui est beau, c'est le passage
De la brume à l'aurore et du cep au raisin
Ce qui est beau, c'est le ramage
Car tout ce qui vit sur la terre est du bien.
Ce qui est beau, c'est tout le monde
Ce qui est beau, c'est les filets
Du pêcheur qui s'en va près des rives profondes
Cueillir la sardine et le nacre des fées.
Ce qui est beau, c'est comme une onde
La marche en avant de l'homme et l'été
Qui revient tous les jours car toujours il triomphe.
Ce qui est beau, c'est l'amitié.
Jean Pierre Voidiès
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Beau ciel à la Saint Romain, il y aura des denrées et du bon vin.
Si tu tailles ta vigne au 28 février, tu auras du raisin plein ton panier.
Soleil le dernier jour de février, met des fleurs aux pommiers.
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La chanson du rayon de lune
Sais-tu qui je suis ? Le Rayon de Lune.
Sais-tu d'où je viens ? Regarde là-haut.
Ma mère est brillante, et la nuit est brune.
Je rampe sous l'arbre et glisse sur l'eau ;
Je m'étends sur l'herbe et cours sur la dune ;
Je grimpe au mur noir, au tronc du bouleau,
Comme un maraudeur qui cherche fortune.
Je n'ai jamais froid ; je n'ai jamais chaud.
Je suis si petit que je passe
Où nul autre ne passerait.
Aux vitres je colle ma face
Et j'ai surpris plus d'un secret.
Je me couche de place en place
Et les bêtes de la forêt,
Les amoureux au pied distrait,
Pour mieux s'aimer suivent ma trace.
Puis, quand je me perds dans l'espace,
Je laisse au coeur un long regret.
Rossignol et fauvette
Pour moi chantent au faîte
Des ormes ou des pins.
J'aime à mettre ma tête
Au terrier des lapins,
Lors, quittant sa retraite
Avec des bonds soudains,
Chacun part et se jette
A travers les chemins.
Au fond des creux ravins
Je réveille les daims
Et la biche inquiète.
Elle évente, muette,
Le chasseur qui la guette
La mort entre les mains,
Ou les appels lointains
Du grand cerf qui s'apprête
Aux amours clandestins.
Ma mère soulève
Les flots écumeux,
Alors je me lève,
Et sur chaque grève
J'agite mes feux.
Puis j'endors la sève
Par le bois ombreux ;
Et ma clarté brève,
Dans les chemins creux,
Parfois semble un glaive
Au passant peureux.
Je donne le rêve
Aux esprits joyeux,
Un instant de trêve
Aux coeurs malheureux.
Sais-tu qui je suis ? Le Rayon de Lune.
Et sais-tu pourquoi je viens de là-haut ?
Sous les arbres noirs la nuit était brune ;
Tu pouvais te perdre et glisser dans l'eau,
Errer par les bois, vaguer sur la dune,
Te heurter, dans l'ombre, au tronc du bouleau.
Je veux te montrer la route opportune ;
Et voilà pourquoi je viens de là-haut.
Guy de Maupassant
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À la Sainte Honorine, bourgeonne l'aubépine.
Gelée du jour Sainte Honorine rend toute la vallée chagrine.
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A deux beaux yeux
Vous avez un regard singulier et charmant ;
Comme la lune au fond du lac qui la reflète,
Votre prunelle, où brille une humide paillette,
Au coin de vos doux yeux roule languissamment ;
Ils semblent avoir pris ses feux au diamant ;
Ils sont de plus belle eau qu'une perle parfaite,
Et vos grand cils émus, de leur aile inquiète,
Ne voilent qu'à demi leur vif rayonnement.
Mille petits amours, à leur miroir de flamme,
Se viennent regarder et s'y trouvent plus beaux,
Et les désirs y vont rallumer leurs flambeaux.
Ils sont si transparents, qu'ils laissent voir votre âme,
Comme une fleur céleste au calice idéal
Que l'on apercevrait à travers un cristal.
Théophile Gautier
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