• Soupir

    Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,

    Un automne jonché de taches de rousseur,

    Et vers le ciel errant de ton œil angélique

    Monte, comme dans un jardin mélancolique,

    Fidèle, un blanc jet d'eau soupire vers l'Azur !

    - Vers l'Azur attendri d'Octobre pâle et pur

    Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie

    Et laisse, sur l'eau morte où la fauve agonie

    Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,

    Se traîner le soleil jaune d'un long rayon.

    Stéphane Mallarmé


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  • Carte Automne

    Octobre

    Les petits savoyards sont de retour,

    et déjà leur cri interroge l'écho sonore du quartier ;

    comme les hirondelles suivent le printemps, ils précèdent l'hiver.

     

    Octobre, le courrier de l'hiver, heurte à la porte de

    nos demeures. Une pluie intermittente inonde la vitre

    offusquée, et le vent jonche des feuilles mortes du

    platane le perron solitaire.

     

    Voici venir les veillées de famille, si délicieuses

    quand tout au dehors est neige, verglas et brouillard,

    et que les jacinthes fleurissent sur la cheminée, à la

    tiède atmosphère du salon.

     

    Voici venir Saint-Martin et ses brandons, Noël et

    ses bougies, le jour de l'an et ses joujoux, les Rois

    et leur fève, le Carnaval et sa marotte.

     

    Et Pasques, enfin, Pasques aux hymnes matinales et

    joyeuses, Pasques dont les jeunes filles reçoivent la

    blanche hostie et les œufs rouges !

     

    Alors un peu de cendre aura effacé de nos fronts l'ennui

    de six mois d'hiver, et les petits savoyards salueront

    du haut de la colline le hameau natal

    Aloysius Bertrand


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  • Bon week-end automnal !


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  • L'automne d'un poids doux fait frémir ses paniers. Et les derniers soleils, sur les côtes vineuses, achèvent de mûrir les grappes paresseuses.
    Jacques Delille


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  • Octobre

    Avant que le froid glace les ruisseaux

    Et voile le ciel de vapeurs moroses,

    Écoute chanter les dernières roses.

     

    Octobre permet un moment encor

    Que dans leur éclat les choses demeurent ;

    Son couchant de pourpre et ses arbres d'or

    Ont le charme pur des beautés qui meurent.

     

    Tu sais que cela ne peut pas durer,

    Mon cœur ! mais, malgré la saison plaintive,

    Un moment encor tâche d'espérer

    Et saisis du moins l'heure fugitive.

     

    Bâtis en Espagne un dernier château,

    Oubliant l'hiver, qui frappe à nos portes

    Et vient balayer de son dur râteau

    Les espoirs brisés et les feuilles mortes.

    François Coppée


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