-
Par MCreations le 17 Octobre 2014 à 06:00
Soupir
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d'eau soupire vers l'Azur !
- Vers l'Azur attendri d'Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur l'eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d'un long rayon.
Stéphane Mallarmé
12 commentaires -
Par MCreations le 15 Octobre 2014 à 06:00
Octobre
Les petits savoyards sont de retour,
et déjà leur cri interroge l'écho sonore du quartier ;
comme les hirondelles suivent le printemps, ils précèdent l'hiver.
Octobre, le courrier de l'hiver, heurte à la porte de
nos demeures. Une pluie intermittente inonde la vitre
offusquée, et le vent jonche des feuilles mortes du
platane le perron solitaire.
Voici venir les veillées de famille, si délicieuses
quand tout au dehors est neige, verglas et brouillard,
et que les jacinthes fleurissent sur la cheminée, à la
tiède atmosphère du salon.
Voici venir Saint-Martin et ses brandons, Noël et
ses bougies, le jour de l'an et ses joujoux, les Rois
et leur fève, le Carnaval et sa marotte.
Et Pasques, enfin, Pasques aux hymnes matinales et
joyeuses, Pasques dont les jeunes filles reçoivent la
blanche hostie et les œufs rouges !
Alors un peu de cendre aura effacé de nos fronts l'ennui
de six mois d'hiver, et les petits savoyards salueront
du haut de la colline le hameau natal
Aloysius Bertrand
21 commentaires -
-
Par MCreations le 7 Octobre 2014 à 06:00
L'automne d'un poids doux fait frémir ses paniers. Et les derniers soleils, sur les côtes vineuses, achèvent de mûrir les grappes paresseuses.
Jacques Delille
20 commentaires -
Par MCreations le 6 Octobre 2014 à 06:00
Octobre
Avant que le froid glace les ruisseaux
Et voile le ciel de vapeurs moroses,
Écoute chanter les dernières roses.
Octobre permet un moment encor
Que dans leur éclat les choses demeurent ;
Son couchant de pourpre et ses arbres d'or
Ont le charme pur des beautés qui meurent.
Tu sais que cela ne peut pas durer,
Mon cœur ! mais, malgré la saison plaintive,
Un moment encor tâche d'espérer
Et saisis du moins l'heure fugitive.
Bâtis en Espagne un dernier château,
Oubliant l'hiver, qui frappe à nos portes
Et vient balayer de son dur râteau
Les espoirs brisés et les feuilles mortes.
François Coppée
22 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique