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Par MCreations le 7 Juillet 2012 à 07:00
Si d'autres fleurs décorent la maison
Si d'autres fleurs décorent la maison
Et la splendeur du paysage,
Les étangs purs luisent toujours dans le gazon,
Avec les grands yeux d'eau de leur mouvant visage.
Dites de quels lointains profonds et inconnus
Tant de nouveaux oiseaux sont-ils venus,
Avec du soleil sur leurs ailes ?
Juillet a remplacé Avril dans le jardin
Et les tons bleus par les grands tons incarnadins,
L'espace est chaud et le vent frêle ;
Mille insectes brillent dans l'air, joyeusement,
Et l'été passe, en sa robe de diamants
Et d'étincelles.
Émile Verhaeren
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Par MCreations le 5 Juillet 2012 à 07:00
L'école est fermée
L'école est fermée ;
Le tableau s'ennuie ;
Et les araignées
Dit-on étudient
La géométrie
Pour améliorer
L'étoile des toiles :
Toiles d'araignées,
Bien évidemment.
L'école est fermée ;
Les souris s'instruisent,
Les papillons lisent
Les pupitres luisent,
Ainsi que les bancs.
L'école est fermée ;
Mais si l'on écoute
Au fond du silence,
Les enfants sont là
Qui parlent tout bas
Et dans la lumière,
Des grains de poussière,
Ils revivent toute
L'année qui passa,
Et qui s'en alla...
Georges Jean
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Par MCreations le 4 Juillet 2012 à 07:00
Juillet
Au jardin, assoiffée, la capucine baille.
Dans le coeur d'une rose une abeille s'endort.
À la claire fontaine, un geai s'abreuve encor.
La glycine est au bleu sur la vieille muraille.
Dans le ciel de juillet il n'est pas un nuage.
Le bourg fait le gros dos et lézarde au soleil.
Calme, à peine ridée, l'Indre aux reflets vermeils
Dans la fraîcheur du lit berce ses fleurs sauvages.
Phébus darde ses feux sur les bois et les champs.
Les maisons de la rive ont fermé leurs volets.
L'arbre ne frémit plus, la colombe se tait.
Ils ne s'animeront qu'à l'heure du couchant.
La plage a déployé ses rouges parasols.
L'enfant s'est endormi sur son livre d'images,
Alors que resplendit là-bas, près du rivage,
L'éclatante blondeur d'un champs de tournesols.
Heureux jours de l'été,
Sous le ciel de Touraine,
Jours de beauté sereine
Et de félicité.
Renée Jeanne Mignard
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Par MCreations le 26 Juin 2012 à 07:00
Roses de juin, vous les plus belles
Roses de juin, vous les plus belles,
Avec vos coeurs de soleil transpercés ;
Roses violentes et tranquilles, et telles
Qu'un vol léger d'oiseaux sur les branches posés ;
Roses de Juin et de Juillet, droites et neuves,
Bouches, baisers qui tout à coup s'émeuvent
Ou s'apaisent, au va-et-vient du vent,
Caresse d'ombre et d'or, sur le jardin mouvant ;
Roses d'ardeur muette et de volonté douce,
Roses de volupté en vos gaines de mousse,
Vous qui passez les jours du plein été
A vous aimer, dans la clarté ;
Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses
Oh ! Que pareils à vous nos multiples désirs,
Dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir
S'entr'aiment, s'exaltent et se reposent !
Émile Verhaeren
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Par MCreations le 23 Juin 2012 à 07:00
Berger d'abeilles
Le doux titre et l'emploi charmant :
Être, en juin, un berger d'abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment ;
Quand les faucheurs sur les enclumes
Martèlent la faux au son clair,
Et que les oisillons dans l'air
Font bouffer leurs premières plumes !
Berger d'abeilles, je le fus,
A huit ans, là-bas, chez mon père,
Lorsque son vieux rucher prospère
Chantait sous ses poiriers touffus.
Quel bonheur de manquer l'école
Que l'été transforme en prison,
De se rouler dans le gazon,
Ou de suivre l'essaim qui vole,
En lui disant sur un ton doux
Pour qu'il s'arrête aux branches basses :
"Posez-vous, car vous êtes lasses ;
Belles abeilles, posez-vous !
Nous avons des ruches nouvelles
Faites d'un bois qui vous plaira ;
La sauge les parfumera :
Posez-vous, abeilles, mes belles ! "
Et les abeilles se posaient
En une énorme grappe grise
Que berçait mollement la brise
Dans les rameaux qui bruissaient.
" Père ! criais-je, père ! arrive !
Un essaim ! " Et l'on préparait
La ruche neuve où sans regret
La tribu demeurait captive.
Puis, sur le soir, lorsque, à pas lents,
Du fond des pâtures lointaines
Les troupeaux revenaient bêlants
Vers l'étable et vers les fontaines,
Je retrouvais mon père au seuil
Comptant ses bêtes caressantes,
Et lui disais avec orgueil :
" Toutes les miennes sont présentes ! "
Le doux titre et l'emploi charmant :
Être, en juin, un berger d'abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment !
François Fabié
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