• Le renard

    Son doux pelage est roux son aspect familier

    Il dort tapi sous terre dans un profond terrier

    Comme le jeune et beau cerf qui sort de son hallier

    Il fait confiance aux signes et au vent son allié.

     

    Pareil au soleil d'août à celui de juillet

    Quans son museau pointu découvre un poulailler

    Ses petits yeux dorés se mettent à briller

    Les feuilles de l'automne s'envolent par milliers.

     

    Il raffole de ses grains que l'on cueille aux vendanges

    Des pommes vertes et rouges et des belles oranges

    Ce rusé animal que seule la faim dérange

    Réussi chose étrange à passer pour un ange.

     

    Es-ce sa queue en panache, la couleur de ses poils

    L'animal au nez fin ressemble à une étoile.

    Alain Hannecart


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  • L'odeur de mon pays...

    L'odeur de mon pays était dans une pomme.

    Je l'ai mordue avec les yeux fermés du somme,

    Pour me croire debout dans un herbage vert.

    L'herbe haute sentait le soleil et la mer,

    L'ombre des peupliers y allongeaient des raies,

    Et j'entendais le bruit des oiseaux, plein les haies,

    Se mêler au retour des vagues de midi...

     

    Combien de fois, ainsi, l'automne rousse et verte

    Me vit-elle, au milieu du soleil et, debout,

    Manger, les yeux fermés, la pomme rebondie

    De tes prés, copieuse et forte Normandie ?...

    Ah ! je ne guérirai jamais de mon pays !

    N'est-il pas la douceur des feuillages cueillis

    Dans la fraîcheur, la paix et toute l'innocence ?

     

    Et qui donc n'a jamais guéri de son enfance ?...

    Lucie Delarue-Mardrus


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  • Automne

    Profitons bien des jours d'automne

    Où, dans les cieux,

    Semble errer la langueur

    Plaintive des adieux.

    Profitons bien des jours d'automne.

     

    Je me souviens de tendres choses

    Que se racontaient les amants ;

    Ils faisaient d'éternels serments.

    Tout bas

    Quand fleurissaient les roses !

     

    Profitons bien des jours d'automne

    Où, dans les cieux,

    Semble errer la langueur

    Plaintive des adieux.

    Profitons bien des jours d'automne.

     

    Hélas ! Le destin qui nous pousse

    Est quelquefois si rigoureux !

    Reviendrez-vous, beaux amoureux,

    Quand reviendra la saison douce.

     

    Profitons bien des jours d'automne.

    Paul Collin


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  • Le verger

    Simone, allons au verger

    Avec un panier d'osier.

    Nous dirons à nos pommiers,

    En entrant dans le verger :

    Voici la saison des pommes,

    Allons au verger, Simone,

    Allons au verger.

     

    Les pommiers sont pleins de guêpes,

    Car les pommes sont très mûres :

    Il se fait un grand murmure

    Autour du vieux doux-aux-vêpes.

    Les pommiers sont pleins de pommes,

    Allons au verger, Simone,

    Allons au verger.

     

    Nous cueillerons le calville,

    Le pigeonnet et la reinette,

    Et aussi des pommes à cidre

    Dont la chair est un peu doucette.

    Voici la saison des pommes,

    Allons au verger, Simone,

    Allons au verger.

     

    Tu auras l'odeur des pommes

    Sur ta robe et sur tes mains,

    Et tes cheveux seront pleins

    Du parfum doux de l'automne.

    Les pommiers sont pleins de pommes,

    Allons au verger, Simone,

    Allons au verger.

     

    Simone, tu seras mon verger

    Et mon pommier de doux-aux-vêpes ;

    Simone, écarte les guêpes

    De ton cœur et de mon verger.

    Voici la saison des guêpes,

    Allons au verger, Simone,

    Allons au verger.

    Rémy de Gourmont

    Le doux-aux-vêpes est une pomme que les vêpes ou guêpes attaquent à cause de sa douceur sucrée.


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  • Air nouveau

    Hier l'été avec talent

    Où trouvait-il l'inspiration ?

    Jouait des musiques dans le vent

    Improvisées le plus souvent

     

    Des rythmes doux et entraînants

    Qu'on se figure un oiseau blanc

    Qui chante l'amour en roucoulant

    Quelques accords ensorcelants

     

    Une mélodie un air nouveau

    Mais que tout homme assure connaître

    Quelques notes claires au fil de l'eau

    Que le pianiste seul interprète

    Puis que l'orchestre entier répète

     

    Mais aujourd'hui sans transition

    Pour respecter la tradition

    Brûlant des feux de la passion

    L'automne s'installe sous nos fenêtres

    Et vient nous jouer sa partition.

    Alain Hannecart


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