• La pomme et l'escargot

    Il y avait une pomme

    A la cime d'un pommier ;

    Un grand coup de vent d'automne

    La fit tomber sur le pré !

     

    Pomme, pomme,

    T'es-tu fait mal ?

    J'ai le menton en marmelade

    Le nez fendu

    Et l’œil poché !

     

    Elle tomba, quel dommage,

    Sur un petit escargot

    Qui s'en allait au village

    Sa demeure sur le dos

     

    Ah ! stupide créature

    Gémit l'animal cornu

    T'as défoncé ma toiture

    Et me voici faible et nu.

     

    Dans la pomme à demi blette

    L'escargot, comme un gros ver

    Rongea, creusa sa chambrette

    Afin d'y passer l'hiver.

     

    Ah, mange-moi dit la pomme,

    Puisque c'est là mon destin ;

    Par testament je te nomme

    Héritier de mes pépins.

     

    Tu les mettras dans la terre

    Vers le mois de février,

    Il en sortira, j'espère,

    De jolis petits pommiers.

    Charles Vildrac


    19 commentaires
  • Feuille d'automne

    Feuille d'automne

    Bijou vermeil

    Qui tourbillonne

    Dans le soleil,

    Flambe l'automne

    Pourpres et ors

    Qui vermillonnent

    Tel un trésor.

     

    Feuille dansante

    Dans le vent fou

    Qui, frissonnante

    Tombe à genoux

    En la supplique

    Des feux mourants,

    Mélancolique

    Dans leurs tourments.

     

    Sème l'automne

    Sur les étangs

    Combien s'étonne

    Le cygne blanc,

    Qui sous les aulnes

    S'en va glissant.

    L'air monotone

    Va s’imprégnant.

     

    Dans les vallées

    Au coeur saignant

    Taches rouillées

    Feuilles de sang,

    Les feuilles mortes,

    Les souvenirs

    Vont en cohorte

    Semblant s'unir.

     

    Ces fleurs du rêve

    Tombent en pleurs

    Avec la sève

    D'anciens bonheurs.

    Les feuilles mortes,

    Leurs parfums lourds

    Ferment la porte

    De nos amours.

    Charlotte Serre Patachon


    21 commentaires
  • Brouillards d'automne, beau temps nous donnent.


    20 commentaires
  • Novembre

    Un paysage gris sur un tapis de feuilles,

    Un collier de pluie au rameau suspendu,

    Un voile de brumes cache l'espace nu

    Et Novembre pleure son chagrin et son deuil.

     

    La rosée du matin cherche rose à aimer,

    Erre dans les allées d'un jardin immobile

    Inondé d'automne, de froidure infertile,

    Demandant au ciel un répit pour rêver.

     

    La nuit tombée s'accroche aux volets des maisons

    Et drape les chaumes de ses brouillards de lune,

    Se souvient des frissons d'un mois qui s'enrhume,

    D'anciennes ombres, d'anciennes saisons.

     

    Ô temps, reprends ton vol ! Ôte le flou des cieux !

    Chasse les fantômes sur les tombes couchés !

    La peau des nuages de grisaille souillée,

    Jette-la dans l'oubli. Vois l'azur radieux !

     

    Novembre ! Novembre aux étreintes de glace,

    Au soleil endormi dans l'écrin de l'hiver,

    Vite ! Rejoins Octobre au tombeau éphémère

    Des saisons défuntes. Décembre attend la place.

    Michèle Brodowicz


    18 commentaires
  • Les femmes ont leurs saisons. L'été ne dure pas toujours et après l'été...

    Ah oui ! Les splendeurs de l'automne ! Mais combien éphémères !!

    Qui prend le temps de regarder et d'aimer l'automne ?

    Françoise Dumoulin-Tessier


    16 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique