• À une jeune fille

    En mai, lorsque la brise douce

    Émaille les prés verts

    Et berce dans leur lit de mousse

    Les bluets entr'ouverts ;

     

    Quand au sommet de chaque branche,

    Une petite fleur

    De sa fraîche corolle épanche

    La suave senteur ;

     

    L'âme murmure une prière

    Vers le Maître éternel

    Qui laisse tomber sur la terre

    Un reflet de son ciel.

     

    Puis, quand vient la chaude journée,

    La fleur au teint vermeil

    Penche sa corolle fanée

    Sous les feux du soleil.

     

    Enfin lorsqu'elle tombe et passe,

    Nous bénissons encor

    Le Seigneur qui fait, à sa place,

    Mûrit le beau fruit d'or.

     

    Enfant, qui de la fleur nouvelle

    Reflète la fraîcheur,

    Bénis Dieu, puisqu'il te fit belle :

    Mais, au fond de ton cœur,

     

    Garde, mieux que la fleur brillante,

    Ce précieux trésor,

    La bonté qui te fait charmante :

    C'est là le vrai fruit d'or.

    Napoléon Legendre


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  • Rosette en mai

    Au mois de mai, j'ai vu Rosette,

    Et mon cœur a subi ses lois.

    Que de caprices la coquette

    M'a fait essuyer en six mois !

    Pour lui rendre enfin la pareille,

    J'appelle octobre à mon secours.

    Au printemps, adieu la bouteille !

    En automne, adieu les amours !

     

    Je prends, quitte et reprend Adèle,

    Sans façons comme sans regrets.

     

    Au revoir, un jour me dit-elle ;

    Elle revient longtemps après.

    J'étais à chanter sous la treuille :

    Ah ! dis-je, l'année a son cours.

    Au printemps, adieu la bouteille !

    En automne, adieu les amours !

     

    Mais il est une enchanteresse

    Qui change à son gré mes plaisirs.

    Du vin elle excite l'ivresse,

    Et maîtrise jusqu'aux désirs.

    Pour elle ce n'est pas merveille

    De troubler l'ordre de mes jours,

    Au printemps avec la bouteille,

    En automne avec les amours.

    Pierre-Jean de Béranger


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  • Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir.
    Matisse


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  • Déjà, la première hirondelle...

    Déjà la première hirondelle,

    Seul être aux ruines fidèle,

    Revient effleurer nos créneaux,

    Et des coups légers de son aile

    Battre  les gothiques vitraux

    Où l'habitude la rappelle.

    Déjà l'errante Philomène

    Modulant son brillant soupir,

    Trouve sur la tige nouvelle

    Une feuille pour la couvrir,

    Et de sa retraite sonore

    Où son chant seul peut la trahir,

    Semble une voix qui vient d'éclore

    Pour saluer avec l'aurore

    Chaque rose qui va s'ouvrir.

    L'air caresse, le ciel s'épure,

    On entend la terre germer ;

    Sur des océans de verdure

    Le vent flotte pour s'embaumer ;

    La source reprend son murmure ;

    Tout semble dire à la nature :

    " Encore un printemps pour s'aimer ! "

    Alphonse de Lamartine


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  • Belle journée printanière, profitez bien !


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