• Les Fontaines

    Les fontaines, les fontaines

    S'élancent en gerbes hautaines

    Et, lumineuses, jaillissent

    Et de leurs feux s'enorgueillissent.

     

    Leur triomphe se décore

    De ton fluide éclat d'aurore,

    Embrasement qui nous berces,

    Et montre des couleurs diverses.

     

    Comme en des apothéoses

    Elles montent, vertes et roses,

    Ou bien refont leurs toilettes

    Jaunes, lilas et violettes.

     

    Avec leurs beautés récentes,

    Les fontaines phosphorescentes,

    Dont le doux éclat flamboie,

    Emplissent nous yeux de leur joie.

     

    Leurs adorables féeries,

    S'éblouissant de pierreries,

    Mêlent, pour charmer l'artiste,

    Le rubis avec l'améthyste.

     

    Que votre eau superbe et claire

    Se précipite en sa colère,

    Et croisez vos incertaines

    Lueurs, ô fontaines, fontaines !

     

    Les fontaines en délire,

    Ainsi qu'une orageuse lyre

    Dont la corde se courrouce,

    Chantent dans la nuit pâle et douce.

     

    Dans votre gloire ingénue,

    Vous montez vers la blanche nue

    Par des élans grandioses,

    Fontaines qui roulez des roses !

     

    Splendeurs que l'ombre importune,

    En vos jets baisés par la lune,

    Dont les blancs luisants ruissellent,

    Mille diamants étincellent.

    Théodore de Banville


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  • Le jour de mon anniversaire

    Ne me dérangez pas.

    Le jour de mon anniversaire

    Je suis occupé à grandir.

     

    Maman m'excuse :

    " Toujours dans la lune, ce petit "

    dit-elle aux invités.

     

    Moi, je sais que

    Si je les regarde

    Je deviendrai vieux.

    Jocelyne Curtil


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  • Jolie coccinelle

    Oh que vous êtes jolie

    Damoiselle coccinelle !

    J'aime vous voir dans les plis

    De mes roses éternelles !

    Vous trouvez à l'envie

    Des pucerons rebelles

    Et, une fois assouvie,

    Vous ouvrez grand vos ailes

    Comme pour me dire merci,

    Parfois nos vies se mêlent,

    Quand vous osez aussi

    Ausculter mes paumelles.

    Alors c'est sans souci

    Que je compte les rondelles

    Qui ont, chaque an, noirci

    Votre carapace nouvelle.

    Robert Casanova


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  • Le pain

    Avant de faire ses pains et de les cuire au four

    Le boulanger prépare sa pâte avec ses mains

    De l'eau du sel de la farine et du levain

    Le pain c'est délicieux bien meilleur qu'un discours

     

    La pâte est malaxée jusqu'à ce qu'elle soit lisse

    Pour qu'au fond du pétrin le miracle s'accomplisse

    L'artisan boulanger met les mains à la pâte

    Le pain c'est délicieux bien que cela empâte

     

    De la pâte farineuse blanche comme la pleine lune

    Il fabrique des pains ronds des pains couleur de miel

    Des baguettes dorées qu'il rassemble en gerbe

    Tels des épis de blé le pain c'est comme le verbe

     

    Comme dans la poésie se cache une amie tendre

    Dessous la croûte dorée se cache la mie tendre

    Du pain blanc qui s'émiette dont on fait les sandwichs

    Tranché sur le côté tout comme un acrostiche.

    Alain Hannecart


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  • L'odeur du café

    Portez quelques bons grains au moulin à café

    Dosez comme il convient en tassant la mouture

    Sous l’alambic faites monter de jolies flammes

    A toute vapeur l'eau passe au travers la mouture.

     

    Le noir liquide se répand comme une nuit sans lune

    Dans une jolie tasse en porcelaine écrue

    Sucrez à volonté prenez la tasse par l'anse

    (Pour ne pas vous brûler trempez d'abord les lèvres)
    Alain Hannecart


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