• La grenouille en sait plus sur la pluie que l'almanach.


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  • La violette

    " Pourquoi faut-il qu'à tous les yeux

    Le destin m'ait cachée au sein touffu de l'herbe,

    Et qu'il m'ait refusé, de ma gloire envieux,

    La majesté du lis superbe ?

     

    Ou que n'ai-je l'éclat vermeil

    Que donne le printemps à la rose naissante,

    Quand, dans un frais matin, les rayons du soleil

    Ouvrent sa robe éblouissante ?

     

    Peut-être pourrais-je en ces lieux

    Captiver les regards de la jeune bergère

    Qui traverse ces bois, et, d'un pied gracieux,

    Foule la mousse bocagère.

     

    Avant qu'on m'eût vu me flétrir,

    Je me serais offerte à ses beaux doigts d'albâtre ;

    Elle m'eût respirée, et j'eusse été mourir

    Près de ce sein que j'idolâtre.

     

    Vain espoir ! on ne te voit pas ;

    On te dédaigne, obscure et pâle violette !

    Ton parfum même est vil ; et ta fleur sans appas

    Mourra dans ton humble retraite. "

     

    Ainsi, dans son amour constant,

    Soupirait cette fleur, amante désolée ;

    Quand la bergère accourt, vole, et passe en chantant ;

    Le fleur sous ses pas est foulée.

     

    Son disque, à sa tige arraché,

    Se brise et se flétrit sous le pied qui l'outrage ;

    Il perd ses doux parfums, et languit desséché

    Sur la pelouse du bocage.

     

    Mais il ne fut pas sans attrait

    Ce trépas apporté par la jeune bergère,

    Et l'on dit que la fleur s'applaudit en secret

    D'une mort si douce et si chère.

    Charles-Julien Lioult de Chênedollé


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  • Mon premier fond d'écran pour ce nouveau joli printemps.

    Fond en 1024/768

    Fond en 1360/768


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  • Bon dimanche gourmand !


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  • Renouveau

    Le printemps maladif a chassé tristement

    L'hiver, saison de l'art serein, l'hiver lucide,

    Et, dans mon être à qui le sang morne préside

    l'impuissance s'étire en un long bâillement.

     

    Des crépuscule blancs tiédissent sous mon crâne

    Qu'un cercle de fer serre ainsi qu'un vieux tombeau

    Et triste, j'erre après un rêve vague et beau,

    Par les champs où la sève immense se pavane.

     

    Puis je tombe énervé de parfums d'arbres, las,

    Et creusant de ma face une fosse à mon rêve,

    Mordant la terre chaude où poussent le lilas,

     

    J'attends, en m'abîmant que mon ennui s'élève...

    - Cependant l'Azur rit sur la haie et l'éveil

    De tant d'oiseaux en fleur gazouillant au soleil.
    Stéphane Mallarmé


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