• En septembre

    Parmi la chaleur accablante

    Dont nous torréfia l'été,

    Voici se glisser, encor lente

    Et timide, à la vérité,

     

    Sur les eaux et parmi les feuilles,

    Jusque dans ta rue, ô Paris,

    La rue aride où tu t'endeuilles

    De tels parfums jamais taris,

     

    Pantin, Aubervilliers, prodige

    De la Chimie et de ses jeux,

    Voici venir la brise, dis-je,

    La brise aux sursauts courageux...

     

    La brise purificatrice

    Des langueurs morbides d'antan,

    La brise revendicatrice

    Qui dit à la peste : va-t'en !

     

    Et qui gourmande la paresse

    Du poète et de l'ouvrier,

    Qui les encourage et les presse...

    " Vive la brise ! " il faut crier :

     

    " Vive la brise, enfin, d'automne

    Après tous ces simouns d'enfer,

    La bonne brise qui nous donne

    Ce sain premier frisson d'hiver ! "

    Paul Verlaine


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  • L'été se termine, profitez bien des derniers jours.

    Belle journée !


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  • Ton rire est comme un tourbillon de feuilles mortes

    Froissant l'air chaud, l'enveloppant quand vient la pluie.

    Paul Eluard


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  • L'automne

    Voici venu le froid radieux de septembre :

    Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;

    Mais la maison a l'air sévère, ce matin,

    Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.

     

    Comme toutes les voix de l'été se sont tues !

    Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?

    Tout est transi, tout tremble et tout à peur ; je crois

    Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.

     

    Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;

    Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,

    Mais le vent les reprend et barre leur chemin

    Elles iront mourir sur les étangs demain.

     

    Le silence est léger et calme ; par minute,

    Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,

    Et puis tout redevient encor silencieux,

    Et l'Amour qui jouait sous la bonté des cieux

     

    S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe

    Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,

    Et la vieille maison qu'il va transfigurer

    Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer...

    Anna de Noailles


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  • Une pensée aujourd'hui pour toutes les personnes disparues le 11 septembre 2001 et pour les personnes disparues pendant ces 10 ans suite à cette effroyable journée.


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