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Un été, l'éclat d'un jardin est aussi féerique qu'un feu d'artifice !
Cécile Blondeau
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La Saint Jean
Dansez sur la berge, les flammes,
Comme de petites madames,
Comme de tristes petites madames.
Voici les soirs de la Saint Jean
Au long du fleuve et des étangs.
Dansez sur la berge, les flammes,
Avec des gamins roux autour de vous,
Copeaux follets, folles spirales,
Dansez, dansez, dansez,
Petites flammes pastorales.
L'oiseau vous frôle et jette un cri,
Les petites madames.
Le vent vous fouette et vous rougit,
Les petites madames.
Le curé passe et vous bénit,
Les petites madames.
Voici les soirs et l'horizon couleur de lie,
Dansez, dansez, les petites madames,
Dansez votre mélancolie.
Déjà la nuit et ses ombres se meuvent
Comme des veuves
Au long des fleuves ;
Dansez encor, dansez, les flammes,
Pour le bon Dieu
Un peu
Et rendez-lui son âme,
Votre âme avec toutes ses flammes,
Les vacillantes petites madames.
Émile Verhaeren
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Berger d'abeilles
Le doux titre et l'emploi charmant :
Être, en juin, un berger d'abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment ;
Quand les faucheurs sur les enclumes
Martèlent la faux au son clair,
Et que les oisillons dans l'air
Font bouffer leurs premières plumes !
Berger d'abeilles, je le fus,
A huit ans, là-bas, chez mon père,
Lorsque son vieux rucher prospère
Chantait sous ses poiriers touffus.
Quel bonheur de manquer l'école
Que l'été transforme en prison,
De se rouler dans le gazon,
Ou de suivre l'essaim qui vole,
En lui disant sur un ton doux
Pour qu'il s'arrête aux branches basses :
"Posez-vous, car vous êtes lasses ;
Belles abeilles, posez-vous !
Nous avons des ruches nouvelles
Faites d'un bois qui vous plaira ;
La sauge les parfumera :
Posez-vous, abeilles, mes belles ! "
Et les abeilles se posaient
En une énorme grappe grise
Que berçait mollement la brise
Dans les rameaux qui bruissaient.
" Père ! criais-je, père ! arrive !
Un essaim ! " Et l'on préparait
La ruche neuve où sans regret
La tribu demeurait captive.
Puis, sur le soir, lorsque, à pas lents,
Du fond des pâtures lointaines
Les troupeaux revenaient bêlants
Vers l'étable et vers les fontaines,
Je retrouvais mon père au seuil
Comptant ses bêtes caressantes,
Et lui disais avec orgueil :
" Toutes les miennes sont présentes ! "
Le doux titre et l'emploi charmant :
Être, en juin, un berger d'abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment !
François Fabié
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Le chocolat en tête à tête c'est somptueux, à la fin d'un dîner c'est superbe, c'est le bonheur, un rite, une cérémonie.
Sonia Rykiel
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Un peu de musique
Une musique amoureuse
Sous les doigts d'un guitariste
S'est éveillée, un peu triste,
Avec la brise peureuse ;
Et sous la feuillée ombreuse
Où le jour mourant résiste,
Tourne, se lasse, et persiste
Une valse langoureuse.
On sent, dans l'air qui s'éffondre,
Son âme en extase fondre ;
- Et parmi la vapeur rose
De la nuit délicieuse
Monte cette blonde chose,
La lune silencieuse.
Germain Nouveau
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