• Soir d'été

    Le soleil brûlait l'ombre, et la terre altérée

    Au crépuscule errant demandait un peu d'eau ;

    Chaque fleur de sa tête inclinait le fardeau

    Sur la montagne encor dorée.

     

    Tandis que l'astre en feu descend et va s'asseoir

    Au fond de sa rouge lumière,

    Dans les arbres mouvants frisonne la prière,

    Et dans les nids : " Bonsoir ! Bonsoir ! "

     

    Pas une aile à l'azur ne demande à s'étendre,

    Pas un enfant ne rôde aux vergers obscurcis,

    Et dans tout ce grand calme et ces tons adoucis

    Le moucheron pourrait s'entendre.

    Marceline Desbordes-Valmore


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  • Les vacances : des loisirs qui se répètent.
    Jean Adrian


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  • Bon dimanche à tous !


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  • Le potager

    Les oiseaux commençaient leur musique légère ;

    Les arbres échangeaient les premiers hannetons ;

    Et l'on voyait au loin passer une bergère

    Qui gardait un troupeau de brume et de moutons.

     

    Le gazon se baignait dans un bain de rosée ;

    Le soleil se levait sur le jour d'aujourd'hui ;

    Chaque feuille semblait, par le matin, rosée,

    Et la fraîcheur d'hier dormait sur chaque fruit.

     

    Dans une plate-bande à bordure d'oseille,

    Majestueusement poussaient les artichauts ;

    Sur le mur au-dessus d'un buisson de groseille,

    Pendait le chasselas poudrerizé de chaux ;

     

    S'échappant d'un carré de salade superbe,

    Un légume parfois s'approchait d'une fleur

    Car on voyait pousser, côte à côte dans l'herbe,

    Des petits pois tout verts et des pois-de-senteur ;

     

    Bedonnant doucement sous leur cloche de verre,

    Les melons presque mûrs avaient de beaux tons roux ;

    Des mouches bourdonnaient aux portes de la serre,

    Et des papillons blancs voltigeaient sur les choux ;

     

    Le vieux tonneau de bois, rempli d'une eau éteinte,

    Rêvait : "Serais-je pas un ruisseau pour de bon ? "

    Et, toujours peinte à neuf, la tendre coloquinte

    Gémissait : " Ah ! cessez de me croire en carton ! "

     

    On entendait au loin pépier l'alouette ;

    Entre les noirs lauriers aux grâces de fuseaux

    Se dissimulait mal l'informe silhouette

    Du bonhomme en chiffons qui fait peur aux oiseaux.

     

    Mais, comme il n'y avait dans l'heure enchanteresse

    Personne encore et qu'on respirait du bonheur,

    Tous les petits oiseaux piquaient d'une caresse

    Le bonhomme en chiffons qui leur fait pas peur.

     

    Ils disaient : " Tui ! tui ! tui ! très malins nous le sommes :

    Nous fuirons tout à l'heure avec un grand effroi...

    Mais tu es bien meilleur que tous les autres hommes,

    Et, quand nous sommes seuls, nous venons tous sur toi ! "

    Rosemonde Gérard Rostand


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  • L'été qui s'enfuit est un ami qui part.
    Victor Hugo


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