• Le mariage des roses

    Mignonne, sais-tu comment,

    S'épousent les roses ?

    Ah ! cet hymen est charmant !

    Quelles tendres choses

    Elles disent en ouvrant

    Leurs paupières closes !

    Mignonne, sais-tu comment

    S'épousent les roses ?

     

    Elles disent : Aimons-nous !

    Si courte est la vie !

    Ayons les baisers plus doux,

    L'âme plus ravie !

    Pendant que l'homme, à genoux,

    Doute, espère, ou prie !

    Ô mes sœurs, embrassons-nous

    Si courte est la vie !

     

    Crois-moi, mignonne, crois-moi,

    Aimons-nous comme elles,

    Vois, le printemps vient à toi,

    Et des hirondelles

    Aimer est l'unique loi

    A leurs nids fidèles.

    Ô ma reine je suis ton roi,

    Aimons-nous comme elles.

     

    Excepté d'avoir aimé,

    Qu'est-il donc sur terre ?

    Notre horizon est fermé,

    Ombre, nuit, mystère !

    Un seul phare est allumé,

    L'amour nous l'éclaire !

    Excepté d'avoir aimé,

    Qu'est-il donc sur terre ?

    Eugène David


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  • Elle se levait la première et, comme nous faisions la grasse matinée, elle nous apportait le petit-déjeuner.
    Jean-Paul Sartre


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  • L'été c'est la saison du feu

    C'est l'air tiède et la fraîche aurore.
    Victor Hugo


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  • J'ai trempé mon doigt dans la confiture...

    J'ai trempé mon doigt dans la confiture

    Turelure.

    Ça sentait les abeilles

    Ça sentait les groseilles

    Ça sentait le soleil.

    J'ai trempé mon doigt dans la confiture

    Puis je l'ai sucé,

    Comme on suce les joues de bonne grand-maman

    Qui n'a plus mal aux dents

    Et qui parle de fées...

    Puis je l'ai sucé

    Sucé

    Mais tellement sucé

    Que je l'ai avalé !

    René de Obaldia


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  • La baigneuse

    Le temps chauffe, ardent, radieux ;

    Le sol brûle comme une tôle

    Dans un four. Nul oiseau ne piaule,

    Tout l'air vibre silencieux...

    Si bien que la bergère a confié son rôle

    A son chien noir aussi bon qu'il est vieux.

     

    Posant son tricot et sa gaule,

    Elle ôte, à mouvements frileux,

    Robe, chemise, et longs bas bleus :

    Sa nudité sort de sa geôle.

    Tout d'abord, devant l'onde aux chatoiements vitreux

    Elle garde un maintien peureux,

    Mais enfin, la chaleur l'enjôle,

    Elle fait un pas et puis deux...

    Mais si l'endroit est hasardeux ?

    Si l'eau verte que son pied frôle

    Allait soudainement lui dépasser l'épaule ?

    Mieux vaut se rhabiller ! mais avant, sous un saule,

    D'un air confus et curieux,

    Elle se regarde à pleins yeux

    Dans ce miroir mouvant et drôle.

    Maurice Rollinat


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