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Par MCreations le 29 Juillet 2016 à 06:00
Juillet
Le soleil brûle au fond de l'immense ciel bleu.
Pas un lambeau de vent ne traîne sur les ondes.
La canicule étreint dans un cercle de feu
Jusqu'aux sapins touffus des savanes profondes.
Les ruisseaux ont cessé leurs chants dans les vallons ;
Les coteaux sont jaunis, les sources desséchées ;
Le grillon, accablé, se tait sur les sillons ;
Le papillon se meurt sur les roses penchées.
Tout souffre et tout gémit dans ce nouvel enfer ;
Et, pâles et poudreux, en quête d'un asile,
Les citadins hier ont déserté la ville
Pour humer l'air léger des monts ou de la mer.
Mais l'effluve est aussi lourd dans le bas du fleuve,
Et le brun riverain, la faux sifflante aux poings
En ouvrant sa tranchée à travers les grands foins,
Péniblement halète, imprudemment s'abreuve.
Le soleil parfois semble une flaque de sang,
Et soudain un nuage à la frange écarlate
Monte de l'horizon. L'orage menaçant
Accourt. Déjà l'éclair brille, la foudre éclate.
Bientôt le ciel voilé laisse couler ses pleurs ;
Sous cette aspersion sonore, fraîche et dense,
Les arbres, les épis, les ajoncs et les fleurs
Ont l'air de s'incliner devant la Providence.
Mais l'azur resourit au terroir tout trempé,
Et, le soir, sur le pas de nos portes ouvertes,
Nous nous grisons de l'âcre odeur des feuilles vertes,
De l'orge blondissante et du foin frais coupé.
William Chapman
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Par MCreations le 24 Juin 2016 à 06:00
Juin
Pendant avril et mai, qui sont les plus doux mois,
Les couples, enchantés par l'éther frais et rose,
Ont ressenti l'amour comme une apothéose ;
Ils cherchent maintenant l'ombre et la paix des bois.
Ils rêvent, étendus dans mouvement, sans voix ;
Les cœurs désaltérés font ensemble une pause,
Se rappelant l'aveu dont un lilas fut cause
Et le bonheur tremblant qu'on ne sent pas deux fois.
Lors le soleil riait sous sa fine écharpe,
Et, comme un papillon dans les fils d'une harpe,
Dans ses rayons encore un peu de neige errait.
Mais aujourd'hui ses feux tombent déjà torrides,
Un orageux silence emplit le ciel sans rides,
Et l'amour exaucé couve un premier regret.
René-François Sully Prudhomme
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Par MCreations le 18 Août 2015 à 06:00
Le coquillage
Ronfle coquillage
Où l'on entend tout le bruit de la mer
Vague par vague,
Où l'on entend marcher les petits crabes
Où l'on entend mugir le vent amer.
Ronfle coquillage
Ah ! je revois tous les bateaux de bois,
Les voiles blanches
Claires comme un matin de beau dimanche
Ailes de la joie.
Ronfle coquillage !
En toi je retrouve les beaux jours vivants,
Où les mouettes claquaient au vent
Dans un grand ciel bleu gonflé de nuages,
De nuages blancs, signe du beau temps ! ...
Ronfle coquillage.
Maurice Fombeure
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Par MCreations le 11 Août 2015 à 06:00
Le soleil se pose
Le soleil se pose sur ma peau
Aussi léger qu'un oiseau
Il me picore
De son dé d'or
Puis me dévore
Il ne laisse que mon ombre
Qui déjà sombre dans la pénombre.
Françoise Urban-Menninger
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Par MCreations le 24 Juillet 2015 à 06:00
Aube
Un invisible oiseau dans l'air pur a chanté.
Le ciel d'aube est d'un bleu suave et velouté.
C'est le premier oiseau qui s"éveille et qui chante
Écoute ! Les jardins sont frémissants d'attente.
Écoute ! Un autre nid s'éveille, un autre nid,
Et c'est un pépiement éperdu qui jaillit.
Qui chanta le premier ? Nul ne sait. C'est l'aurore
Comme un abricot mûr le ciel pâli se dore.
Qui chanta le premier ? Qu'importe ! On a chanté
Et c'est un beau matin de l'immortel été.
Cécile Périn
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